Parcours N°4 : La petite Argolide

Objet : Corinthe, Nauplie, Mycènes, Tirynthe, Épidaure, Argos…

Epidaure (Επίδαυρος) :

Dans la mythologie grecque, Asclépios (Ἀσκληπιός / Aesculapius) est dans l’épopée homérique un héros thessalien puis, à l’époque classique, le dieu gréco-romain de la médecine. Fils d’Apollon, il meurt foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, avant d’être placé dans le ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire. Son attribut principal est le bâton d’Esculape, autour duquel s’enroule un serpent, symbole de la médecine. Il est invoqué dans le serment d’Hippocrate aux côtés de son père Apollon et de ses filles principales Hygie et Panacée (Hygieía, Panákeia).

Le sanctuaire d’Asclépios est un haut-lieu de la médecine grecque. Durant l’Antiquité, les pèlerins accouraient de toute la Grèce pour se faire soigner dans le sanctuaire du dieu guérisseur. Ce lieu abritait des médecins très réputés. La guérison de la stérilité était l’une des principales tâches de l’incubation. Dans l’incubation thérapeutique, les malades se rendaient dans un temple dédié au dieu de la médecine (Iatromantis), ils s’étendaient sur une peau d’animal, dans l’Abaton, pour y dormir en apparairant avoir une vision du dieu dans leurs rêves. Le dieu pouvait alors apparaitre barbu, ou jeune garçon, accompagné ou non d’une de ses filles, ou encore sous la forme d’un chien ou d’un serpent…

Comme dans tous les sanctuaires grecs, des épreuves sportives et théâtrales étaient organisées en l’honneur des dieux. Le théâtre d’Épidaure a été édifié au IVe siècle av. J.-C. vers 330 av. J.-C pour accueillir les Asclépiéia (Jeux Asclépiens en l’honneur du dieu guerrisseur). On peut retrouvé à Épidaure des vestiges importants d’équipements sportifs, mais le site est surtout célèbre pour son théâtre antique. IL est dans un état exceptionnel. Il a servi de modèle à de nombreux autres théâtres grecs. Les gradins de calcaire gris, presque tous d’origine, n’ont été restaurés que sur les deux ailes.

Le koilon, qui signifie le « creux » forme l’ensemble des sièges des spectateurs, c’est un hémicycle de 55 rangées de gradins, divisé en deux niveaux par un couloir appelé diazôma. Il était constitué, à l’origine, de 34 volées de gradins, pouvant accueillir 6200 spectateurs répartis sur 12 sections (kerkidès) séparées par 13 escaliers. Le niveau supérieur, ajouté au IIe siècle av. J.-C., compte 21 gradins et 22 sections. La capacité d’accueil fut ainsi portée à 12 000 spectateurs. Il a été remarqué que les rapports entre les nombres de ces gradins des deux niveaux encadrent le nombre d’or (34/21 = 55/34 = 1,61..). Le sommet des gradins, d’un rayon de 58 m, se trouve situé à 22,50 m au-dessus de l’orchestra.

Des sièges d’honneur en pierre, pourvus de dossiers, occupent le premier rang (proédria), tout autour de l’orchestra. Lors de la construction, l’orchestra circulaire de terre battue, de 20,28 m de diamètre, circonscrite par des dalles de marbre, accueillait les acteurs aussi bien que le chœur des danseurs et des musiciens. La scène (skènè) quadrangulaire, dont on distingue encore les soubassements, fut ajoutée par la suite, ainsi que l’avant-scène (proskénion), avec ses 14 colonnes. Les portes d’entrée monumentales (parodoi) ont été reconstituées

L’acoustique du théâtre d’Épidaure est justement renommée. Le moindre son produit au bas des gradins se propage jusqu’aux rangées supérieures. Les visiteurs en font traditionnellement l’expérience par des chuchotements, une chute de pièce de monnaie ou une allumette craquée en plein centre de l’orchestra, là où se trouve une dalle circulaire, réputée pour être l’autel (thymélé) du dieu Dionysos.

Nauplie (Ναύπλιο) :

Capitale de l’Argolide, Nauplie (Ναύπλιον) est une cité historique et touristique située en bord de mer qui compte environ 15000 habitants. Elle fut proclamée par T. Kolokotrónis première capitale de la Grèce en 1828 pendant la guerre d’indépendance contre l’empire ottoman. En 1834 la capitale sera transférée a Athènes.

Theódoros Kolokotrónis (Θεόδωρος Κολοκοτρώνης), né le 3 avril 1770 à Ramavouni en Messénie, dans le Péloponnèse et mort le 15 février 1843 à Athènes, fut un général et homme d’État grec, héros de la Guerre d’indépendance grecque. Il était surnommé le « Vieux de Morée » car il avait cinquante ans au début du conflit.

Corinthe (Κόρινθος) :

Le canal de Corinthe mesure 6 343 m de longueur et 24,60 m de largeur. La tranchée atteint une hauteur maximale de 52 m pour une profondeur de 8 mètres. Il permet aux navires d’éviter un détour de 400 km autour du Péloponnèse. Le diolkos (δίολκος), du grec διά (dia) « à travers » et ὁλκός (holkós) « portage », est un chemin guidé dallé, grâce auquel les navires pouvaient traverser l’isthme par voie terrestre. La chaussée, qui devait s’étendre sur 6 à 8 kilomètres, comportait une sorte de rail rudimentaire. Il fut exploité de 600 av. J.-C. environ jusqu’au Ier siècle apr. J.-C.

L’Acrocorinthe compte parmi les plus belles forteresses de Grèce. Les remparts encore visibles témoignent des vagues d’occupation de Corinthe à partir du Xe siècle de notre ère, mais les soubassements sur lesquels ils furent édifiés datent des VIIe et VIe siècles av. J.-C. Chacun des occupants a laissé une empreinte sur les remparts : les Francs, puis les Byzantins, les Turcs en 1458, les Vénitiens en 1687, les Turcs à nouveau en 1715 et, enfin, les Grecs en 1823. En entrant dans la forteresse, on passe d’abord sur un fossé jadis rempli d’eau, creusé par les Vénitiens. La première porte, dite extérieure, que l’on dépasse, est d’époque franque (XIIIe siècle). La seconde porte, dite du milieu, est en partie byzantine. La troisième porte, dite intérieure, est byzantine.

On peut aussi apercevoir les trous à canon ajoutés par les Francs. A l’intérieur de la forteresse, des murs de maisons et d’églises byzantines coexistent avec des ruines de tours vénitiennes et de mosquées turques. L’Acrocorinthe était alors vouée au culte d’Aphrodite en armes, à laquelle un millier d’esclaves sacrés offraient leurs services. Le chemin qui monte à gauche, après la troisième porte, mène à une petite chapelle et, après 10 min de marche, à une belle mosquée turque partiellement conservée. En redescendant de l’autre côté, on peut apercevoir le minaret devant lequel fut creusée, à l’époque byzantine, une citerne (protégée par une grille).

En empruntant un chemin qui remonte dans la direction opposée aux portes, on arrive au croisement de trois chemins. Celui de gauche mène à un château franc, celui de droite à un donjon d’où la vue sur l’Argolide est impressionnante, celui du milieu descend vers la fameuse fontaine Pirène haute. Ce dernier est le plus court ; il permet d’accéder à la citerne après avoir descendu un petit escalier. La citerne de la fontaine est percée d’un trou circulaire en forme d’œil. Selon la légende, ce trou proviendrait du coup de sabot donné par Pégase pour faire jaillir la source. C’est à ce même endroit que Bellérophon captura Pégase alors qu’il s’abreuvait à la source.

Mycènes (Μυκήνες) :